RicardoAbella

Exposition
La Liberté, Vendredi 6 Decembre 1996.

Ricardo Abella donne dans le métissage culturel - religieux Faciés de divinités orientales et masques africains: l´exposition mélange éléments culturels el religieux. oeuvres réalissés outre - Atlantique. JDF.

"Le retour", de Ricardo Abella.

L´exposition de la galerie JJ Hofstetter resoné comme un souhait de bienvenue a l´Argentin qui est revenu vivre sur le sol helvétique. L´artiste a séjourné cinq ans dans son pays natal, y développant un art plus pictural que les travaux de collage auxquels il nous avait habitués. L´accrochage dévoile del oeuvres d´outre - Atlantique, empreintes de métissages culturels et religieux. Tout se joue sur des fonds de couleurs vives. Le peintre déballe sur ses toiles fetiches et objets rituels tels que des crânes d´animaux et d´humains des visages méditatifs ou en extase, les faciés de divinités orientales et des masques africains.

TRACHES DE BAMBOU
Ces objets et portraits jonchent le plateau d´un ho, sont sertis dans la masse picturale ou circulent entre les mains de singes qui jouent avec eux. Ailleurs, les effigies s´associent encore a des compositions baroques; des te s´encastrent entre des volutes symétriques. Cultes et rituels rayonnent ainsi par le truchement des artifices. Et les couleurs dispensent visuellement la forte aura qui se dégage des objets liturgiques et de sacrifice. Ricardo Abella conduit son public sur les chemins de l´irrationnel, entre divinités animistes et dévotions morbides.

La série "Mascara de bambou" suggére avec des images encadrées par des tranches de bambou que certaines forces noyautent le monde. Mais il y a aussi le mascara, l´amplification par les paillettes, tout un fatras. C´est sans doute sur cette insistance de l´incroyable force des symboles et des effets visuels que repose la qualité de cette oeuvre. Sur cette "excroissance" plastique des objets qui leur permet d´obtenir un rayonnement métaphysique.


Combattimenti
A propos du grand tableau Le noir, 1990.

Walter Tschopp

Enchevê trement monumental:cinq têtes, étrangement naturalistes, sortent du chaos des lignes multipliées: celle d´un enfant á gauche, au regard indifférent, peut-être étonné, celle d´un "porteur" juste a droite de l´enfant, aux machoires pincées sous l´effort, celle d´une homme visiblement blessé -ou mort?- -au centre du tableau, le visage souffrant, celle d´un autre porteur plus a droite qui semble désolé de l´action qu´il est en train d´accomplir, celle, finalement, d´une femme tout a droite, au visage extasié. Au tout premier plan, a droite, la silhoutte noire d´un taureau. Quel rapport? On comprend assez rapidement la scene centrale.

Le toréador, gravement blessé a la suite d´une tauromachie, est emporté par deux, voire trois aides. Mais, la déja, les choses se compliquent. En fait, le porteur de gauche soutient "encore" les jambes de la premiere version du toréador, version que l´artiste a abandonnée et dont nous voyons le corps et la tête légerement esquissés au-dessus de sa position actuelle. En effet, notre porteur semble plutôt tenir le torse d´un autre personnage, accroupi, qui semble, a son tour, s´occuper du toréador.

Ces corrections, superpositions et autre "non finiti" affirmés relevent de la stratégie picturale de l´artiste. Regardez, par example, les trois positions successives de la tête du toréador dont la dynamique verticale semble accentuer son affaissement. Autour de cette scene centrale qui,a elle seule et sans le taureau, pourrait tres bien être une Descente de Croix, les lignes circulent, d´autre interpénetrations s´articulent, en haut deux silhouettes sortent du combat des lignes, a droite une étreinte amoureuse contrebalance la souffrance du theme principal, a gauche un enfant assis, seul, regarde le spectateur.

Ce tableau est un grand geste, chaotique, vivant, dynamique, monumental, dense, d´une fraicheur invraisemblable, une extraordinaire narration autour des grands themes de notre existence: l´amour, la vie, la mort. Pour mettre en oeuvre ce message poignant, l´artiste utilise de multiples techniques: sur six panneaux de carton ondulé juxtaposés, mesurant 110 x75 cm chacun, se développent le dessin compliqué et encroisé, les coulers pateuses et mélangées a du sable, des bouts de bambou collés, des endroits ou la couche supérieure du cartón est blessée ou arrachée mettant ainsi a nu le réseau des veines ondulées... quel acharnement et, en me temps: quelle mi itrise! Tout en haut a droite, dégouline une coulure de peinture noire, sortant d´une boite métallique frappée d´une étiquette, sur laquelle ne figure pas le nom de la couleur en question mais une autre inscription qui pourrait etre la devise de l´artiste Ricardo Abella: "Schwarz ist schwarz/ und weiss ist weiss. Disziplin/ verträgt keine Kompromisse. / Entweder oder." En francais dans le texte: "Noir, c´est noir et blanc. La discipline ne souffre pas de compromis. L´un ou l´autre." Message compris.

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© arteUna - Todos los derechos reservados. Registro a la propiedad intelectual N.706.777

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